à propos de Marick
" Marick anime l'atelier Terre des Calanques, elle y expose aussi "
Marick portrait



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Gammes majeures

Majeures, comme on le dit de ces gammes musicales construites sur des accords aux tonalités chaudes et allègres. Elles nous procurent un sentiment de joie, d’équilibre et de paix.
Mais majeur également, pour qualifier un artiste qui a atteint sa pleine maturité.
Le travail de Marick relève de ces deux catégories.
Marick est peintre, elle revient du Maroc, elle était récemment en Mauritanie. Elle rapporte donc de ses voyages des huiles, des aquarelles. Elle en rapporte le rocher et la lumière, les horizontales du désert, les pierres éclatées, les murailles crénelées d’une bourgade fortifiée, l’eau si rare dans ces contrées, mais également, en dépit de cette rareté, une vie intense qui sait se contenter de peu pour s’épanouir.
Elle en rapporte surtout ces couleurs, fortes, contrastées, précieuses parfois. Couleurs oh ! combien indispensables pour que les minces silhouettes, la végétation fragile ne soient pas tout entières dévorées par l’excès de la lumière.
Devant ces tableaux, on pourrait légitimement se poser la question : mais qui donc est ce peintre qui regorge de force. La réponse étonnera : Marick n’est pas un homme mais une femme blonde.
  A regarder cette peinture puissamment travaillée au couteau, touche après touche, couche sur couche… A passer d’un tableau à l’autre pour découvrir que l’épaisseur, le poids, la densité de la matière picturale sont, non moins que la couleur, la chair même de la peinture, le noyau de sa cohérence…
On se dit que , décidemment, il est des artistes qui, plus que d’autres, possèdent le don de nous faire toucher, presque de nous faire palper, le matériau dans lequel ils transmuent la réalité.
  Cette force, cette sensualité presque tactile n’excluent pas l’harmonie, mais bien au contraire se conjuguent à elle pour produire comme une impression d’assouvissement serein.
Ainsi ces plans successifs de paysages qui, de verts crus en bleus profonds, d’amande clair en gris bleutés, s’éclairent progressivement dans les lointains.
Ainsi encore le peuple innombrable des murs des tours, des roches dressées, des éboulis, qui se marient en camaïeux d’ocre et de roux, de rose et de safran. Ainsi toujours les reflets de remparts, de parois, de dattiers, qui se répètent et dédoublent la réalité dans l’eau d’un oued, mais en tonalités plus sourdes, comme il se doit.
  Hachure verticale d’une femme, d’un enfant, tissus fraîchement teints mis à sécher, linges rouges qu’on imagine claquer au vent du désert, cadences horizontales ou longues diagonales, tout contribue à structurer ces tableaux, à mettre couleurs et matière au service d’une composition parfaitement maîtrisée.

Jean Bernard Veron Janvier 2002


Les Rizières

L’homme dit : «Mes rizières sont impeccables.»
Leurs contours précis trahissent la main soigneuse, appliquée, qui leur a donné forme. Une main qui avait fait preuve de son adresse intuitive en s’adaptant aux exigences de la nature tout en la freinant dans sa tendance spontanée au désordre.
Les terrasses accueillent l’eau bleu-vert, brillante à sa surface lisse. Le vent ose à peine l’effleurer et lui donner du relief.
«Parfois, la pluie dérange l’ordre avec ses grosses gouttes qui semblent creuser l’eau et la bomber juste à côté. Parfois, le vent fait frémir l’eau, et nous même et les paysages ont l’air fripés. C’est amusant.», dit l’homme.
Miroirs, ces rizières qui nous renvoient notre visage et le ciel. Miroirs bordés de terre.
Le pied de l’homme avance avec précaution pour ne pas détruire cet ouvrage, ces barrages qui garantissent le bon ordre de l’ensemble. Mais pas de problème : les bords terreux des miroirs sont intacts ; tout va pour le mieux.
L’homme fait glisser son regard de terrasse en terrasse, admire les bleus qui ne se répètent jamais. Un reflet bleu violet s’intensifie ici, se perd dans un bleu noir là-bas, tandis que, sur la colline d’à côté, le soleil fait étinceler une surface presque immobile en la teintant de tâches bleu pâles à peine visibles.
C’est ainsi que pâleur et intensité bleues se côtoient, mais jamais, jamais - l’homme pousse un soupir soulagé - elles ne se mélangent, se perturbent. Chaque couleur reste à sa place, respecte la marque sombre de séparation.
Mais ! ... Si jamais la nature se révoltait, si la tempête se levait et la pluie tombait sans retenue, si jamais une de ces petites digues se brisait ! Si la main de l’homme, insolente, se plaisait à détruire! ...
Tout l’équilibre merveilleux serait alors en danger : l’eau jaillirait dans la coupe inférieure, la remplirait, attaquerait ensuite le bord terreux, le minerait de son impétueuse impatience de descendre, l’emporterait dans la terrasse en dessous et la comblerait de sa terre grasse ; puis elle balayerait une nouvelle barrière protectrice : une véritable cascade, ruisselante, gloussante, irrespectueuse de l’ordre des couleurs, des frontières, des emplacements réservés– irrespectueuse ! - coulerait en course de plus en plus folle vers la sombre crevasse, ravageant sur son passage le travail de l’homme, ce travail consciencieux, solide.
Incontrôlable, incontrôlée. L’homme qui s’était penché un instant, tenaillé par la tentation de jouer au déluge, retire sa main de la petite digue. «Non», dit-il, «tu n’as pas le droit ! L’ordre est tellement important. Tu vis grâce à cet ordre.»
Il s’en va, satisfait et frustré.
Sur le chemin de retour, il ne peut s’arracher de l’image de l’eau folle, de ce mouvement descendant qui avait fini par tout emporter. Il se souvient de l’envie de destruction qui l’avait habité, animé, du trouble délicieux qu’il avait senti avant d’écarter la tentation, avant de suivre la voie de la raison.
Depuis ce jour, les rizières ont changé.

  Pour Marick, JANE 19 mai 1990

Études Artistiques

Ecole Martenot
Académie Charpentier
Beaux-arts
Atelier d’Yves Brayer
Atelier de Mac AVOY
Étude et Recherche d’Auteuil
Atelier Personnel
Ateliers de sculpture

Expositions de groupe

Salon d’Automne  1969, 1978, 1980, 1985
Salon des Indépendants   1981
Institut Audiovisuel   1981
Galerie Bernheim Jeune  1983
Salon des Artistes de Neuilly  1983, 1984, 1985, 1986, 1987, 1988, 1989,1990
Montserrat Gallery - 584 Broadway, New York  1992
New Castle Arts, Ltd USA   1994
Théâtre Marigny 2005

Expositions Personnelles

1985       Galerie de Neuilly
1987       Centre Culturel de Meudon
1988       Centre Arturo Lopez
1990       Paris Country Club
1995       Le Colombier de Ville d’Avray
1996       Galerie Josette Mayer, rue du Faubourg St Honoré, Paris
1998       Le Cloître des Arts, Avignon
2003       Galerie de Neuilly
2006       Dinard
2008       YCF
2010       Espace AG2R - Mutuelle du Midi - Marseeille
2014       Espace AG2R - Mutuelle du Midi - Marseeille
2015       Espace Le Gardian - Marseille
2018       Terre des Calanques - Mazargues
2021       Galerie Atelier Terre des Calanques - Exposition de l'atelier